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mardi 28 mai 2013

Oh les beaux livres !

Ca sent déjà les vacances (mais démultipliées !), les belles âmes et les joyeux moments...



Une biographie (ah bon ?) qui n'est absolument pas classique (ah ouf !) pour commencer, le passionnant et hallucinant Wiera Gran, l'accusée, d'Agata Tuszynska. Donc: l'auteure a pu rencontrer pendant quelques mois ou années Wiera Gran, isolée, fort âgée, aigrie mais encore pleine de vie. Elle en a tiré ce livre, sorte d'enquête sur une personnalité accusée de tous les soupçons, portrait d'une enragée, doutes sur sa propre écriture, biographie ressemblant à une fusée en décollage constant. Donc voilà un livre électrique, ébouriffant, sur un destin à part, et des questions sans réponses. Wiera Gran, donc, une jeune fille de Pologne, qui s'invente chanteuse dans les années 30 finissant, obtient un net succès, puis se retrouve confrontée à l'invasion allemande et au Ghetto de Varsovie...où elle restera chanteuse, puis finira par le quitter, et c'est là que rien ne s'arrête et que tout continuera à jamais. Car une fois la Pologne devenue communiste, elle est accusée d'avoir pactisé avec l'ennemi pour sortir du ghetto, sort blanchie du procès, puis recroisera ces accusations tout au long de sa vie, jusque dans les années 70 en Israël.
Une femme hors-normes aux prises, ou plutôt confondue avec l'Histoire et ses infinis tourbillons, une femme âgée pleine de rancoeurs (le film Le pianiste de Polanski fait partie de son collimateur, elle l'a connu ce pianiste...), une femme trouble également, on se retrouve donc face à un livre bourré de doutes, d'épopées, d'angoisse et de folies, jusqu'au coeur de l'écriture même, pleine de fulgurances et d'impasses. Une vie ou toutes les vies, je ne sais, mais un objet artitistique total, qui nous laisse au bord de tous les précipices des questions insolubles. Indispensable. Et Grand.



Alors en contrepoint l'infiniment petit de Kenneth White, que je continue de découvrir avec délectation. Infiniment petit, certes, le périmètre de Bretagne qu'il nous offre à découvrir dans La maison des marées, mais ne pas oublier: infiniment...Il s'installe dans un tout petit village avec sa femme, explore les alentours, rencontre des gens, et comme dans un autre livre dont j'avais parlé et qui évoquaient un voyage au Japon, c'est à la fois l'irréductible particularité du lieu, et l'incroyable présence de toutes les existences humaines, qui sont liées dans son écriture. Un auteur que je vais suivre encore, le prochain dans la pile à côté de moi va m'amener vers les confins. Miam.

 Passage en Corée avec deux très beaux courts récits, L'âme du vent de Jung-Hi Oh, deux récits centrés sur deux femmes fascinantes, et surtout sur une manière d'en parler qui ne l'est pas moins. Touchante, sensible, métaphorique, parfois poétique, cette écriture au plus près du coeur de nos vies est une réelle découverte qu'il me tarde là-aussi d'aller explorer davantage. Mystères de familles, de l'identité, du couple, d'une société, voilà, encore encore encore mais où s'arrêteront-ils ?, une nouvelle révélation coréenne, ou une nouvelle confirmation de la richesse artistique de ce pays à nul autre pareil.


Une poétique de la femme conseillé par Robert Misrahi, mon philosophe du bonheur tant admiré ?? Oh oh me voilà me voilà. François Solesmes, avec La non-pareille, observe tous les aspects de la poétique féminine, des cheveux aux jambes, en passant par tout le reste (passons passons enfin non ne passons pas !). Livre étonnant, entre l'analyse, le poème en prose, le blason, le récit, bref à tous les carrefours, livre riche et donc enrichissant: déjà que regarder les filles c'est parfait, les regarder avec ce livre caché dans un recoin de mes yeux, c'est encore mieux, enfin plus précisément encore autre: pas pareil, donc plus riche.


On finit avec une première pour moi, un polar congolais, Le chasseur de lucioles de Janis Otsiemi,  qui nous plonge dans un Brazzaville de la nuit, des traffics, et d'un serial Killer. Si l'intrigue ne redéfinit pas le roman à enquête, les lieux et surtout les mots en font une découverte absolument réjouissante. Non pas un ailleurs, mais un toujours proche bien différent de ce que l'on croit connaître. Là encore, il est temps de me pencher vers ces littératures que je connais trop peu: gare à vous, me voilà !

Ahiiii ! Mon groupe pop chouchou d'Ecosse (enfin, avec d'autres) Camera Obscura est de retour ! Pas encore de clip du nouvel album, alors une chanson ancienne, pour moi liée à une fille mais personne ne sait qui ni pourquoi: juste, quand vers la fin les cordes prennent le dessus, moi je souris, et je sais pourquoi, et je souris encore plus...



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