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samedi 9 novembre 2013

Peu d'exceptions mais peu de règles

Mon dernier blog avait fermé ses portes sur le récit (incomplet) d'un non-événement dont on rigole encore tant il fut échevelé et symbole de n'importe quoi généralisé, mon déménagement d'il y a un an et demi, avec Seb, qui nous avait pris trois semaines et des moments gravés dans notre petite légende. Eh ben la semaine dernière c'était l'inverse, j'allais aider Seb à déménager, mais là comme on l'a constaté c'était un vrai déménagement: un aprem, les muscles devant bosser, la pluie, les trucs lourds...on aura quand même trouvé des caddies, perdu un diable (qu'il y aille), bloqué une dame qui a pas du tout ri à ma blague, et il fallait bien un miracle, trouvé la caisse des alcools pile disponible quand on avait fini.
Au rayon on ne me la fait pas, quand Agnès me dit "tu devrais venir demain midi, il y aura une surprise qui devrait te faire plaisir", je la frustre en répondant aussi sec: "yaura Gaëlle ??!! me voilàààààà!!" mais pas du jeu, un chat et des pompiers s'en sont mêlés et la surprise fut brève (mais comme toujours éblouissante), vivement le 30 novembre moi je dis !
Et enfin, sans vouloir jouer les Cassandre, moi je dis que le monde va peut-être changer et s'améliorer, en tout cas grand-gourou (celui qui vieillit et le répète quatre fois, mais offre une écoute bienveillante enfin ça dépend pour qui !) a dit (attention ça va être puissant): " Je crois que le plus important est d'être en accord avec soi-même et de ne pas se trahir"...Et la lumière fut !!!!!! Faut pas s'étonNEZ qu'il y en NEZ qui marchent fièrement en tenant leur bâton de pèlerin sur les chemins les plus humides...



C'était pas la semaine des grandes pioches, c'est l'hiver qui arrive ou quoi ?
Alors côté ciné d'abord je grogne je suis pas content, aucune salle (même chez ces idiots de l'UGC) ne passe Haewon et les hommes le dernier Hong Sang Soo, et rebelote cette semaine impossible de voir le dernier Doillon (on abat même les monuments j'hallucine) Mes séances de lutte qui m'aurait fait grimper au plafond. Salauds de distributeurs !
C'est l'esprit ouvert voire excité que je suis allé à l'UGC (cauchemar) découvrir le dernier né d'un des cinq plus grands cinéastes actuels, un de mes maîtres, le coréen Bong Jon-Hoo qui s'est exilé en Amérique pour adapter une vieille BD underground des années 70-80 que je me souviens avoir lu quand j'avais dix ans et que je m'ennuyais chez mes grands-parents. Oh là, lui aussi il est parti aux States ? Hum...alors ya eu John Woo, génie à Hong Kong, que des nullités aux USA. Puis Tsui-Hark, exactement le même chemin. Dernièrement, Park Chan Wook, demi-génie en Corée y est allé et son film Stoker n'a aucun intérêt. Et maintenant le maître ?? Je reconnais que le cinéma coréen est en grande perte de vitesse après les feux d'artifice, mais quand même...
Et donc ? Oh ben c'est vite vu: on, se retrouve devant un film américanisé, pas totalement inintéressant mais à des années-lumières des trois chef-d'oeuvre Memories of murder, The host et Mother...en fait, pour une fois, moi qui d'habitude ne les vois même pas, c'est les acteurs qui gâchent tout: c'est pas compliqué, tous les acteurs américains étaient nuls, et les deux coréens transformaient le film dès qu'ils apparaissaient et faisaient hurler de regret en imaginant ce que cela aurait été tourné là-bas... je reconnais que je dois pas être d'une objectivité totale, mais enfin j'ai perdu mon temps, donc pas grand chose à dire sinon sniff...



Un polar yavait longtemps, qui vient d'Espagne, La tristesse du samouraï de Victor del Arbol se lit avec grand plaisir mais ne m'a pas non plus fait sauter au plafond. Construit en alternance passé-présent, années 40-années 80, l'intrigue est bien ficelée, et transforme l'ensemble en tragédie difficile à arrêter (quand le passé court après, il rattrape, en tout cas ici). Ca permet en plus de brasser l'histoire d'un pays et de l'Europe (les guerres, la politique) à travers quelques destins individuels: comme presque toujours chez Actes Sud, ça ne sait pas décevoir.



On finira avec trois bonnes pioches en BD, quand même ! Actes Sud encore avec l'étonnant Bande d'arrêt d'urgence de Phoenix Woodrow, BD qui n'est pas une histoire mais une sorte d'essai personnel sur l'attitude des humains en voiture. Oui je sais ça paraît bizarre, et ce n'est pas pour ses dessins qu'on ira lire cet ouvrage, mais j'avoue que, puisque l'auteur analyse, plus ou moins judicieusement, une forme de comportement à réflexes, on en vient à se poser des questions, voire à être un peu désabusés. Une BD hors des sentiers battus, c'est clair !



Youpi, Davide Reviati l'auteur italien qui m'avait scotché avec Etat de veille dont je parlais il y a peu, une BD quittant tous les sentiers connus du genre autobiographique ou récit d'enfance, revient avec Oublier Tian'Anmen, bigre une BD reportage d'actualité ??? Surprenant de la part de quelqu'un semblant peu dans l'air du temps. Et effectivement il sait les quitter ces sentiers, puisqu'on le retrouve en Chine, mais débordé de questions, de limites, avec beaucoup de passage muets (là où la BD d'actualité parle beaucoup), des digressions, des souvenirs, des rappels...au final, la BD aura ouvert des brèches plus qu'elle ne fait la prof, et je me dis que ce Davide Reviati s'il continue à redéfinir les genres les plus codés de la BD contemporaine, va être un monsieur à suivre de très près.



On finit avec une vieille connaissance, Seth, pour une ancienne BD que je connaissais pas: le commis-voyageur (tome 1, grrr). La vie d'un représentant en aspirateur ?  C'est vraiment par acquis de conscience que j'ai commencé à lire, et puis paf (comme dirait l'autre ha ha ha !) un vieil homme s'adresse directement à nous, et sur quarante pages parle de ces fameux aspirateurs, de leur place dans son histoire, et peu à peu ça prend de l'ampleur, et des pans familiaux s'ouvrent, et puis une photo, et puis flashbacks, et puis on est quarante ans en arrière avec son frère, et puis on suit une de ses journées, et puis faut attendre le tome 2 argggh ! Au final ? une BD bouleversante, pleine de simplicité et de profondeurs, passionnante, et dont je me demande bien sur quoi elle va déboucher. Ca m'a rappelé que Seth est tout de même l'auteur d'une des meilleures BD lues de ma vie, le fameux Georges Sprott, qui nécessite une brouette (et je connais un amateur, enfin, avec ses alter-ego spirituels !!) pour la transporter au vu de son format hors-catégorie.

J'en connais plusieurs qui disent qu'il n'y a pas de hasard, je pense qu'il y en a ! J'aurais jamais dû entendre les deux chansons françaises qui suivent, mais elles se sont imposées à moi, et ça m'a plutôt fait rire. La première est de Maissiat, alors j'ouvre un CD d'électro de la bibli sans regarder, je mets le disque, stupeur ya un piano et ça chante français, et finalement je m'aperçois que le disque correspond pas au boitier...la deuxième, je veux écouter Nils Frahm dans ma voiture mais le CD fait que rester planté sur le disque d'avant, j'ai beau appuyer cinq fois ça avance pas, alors je laisse tourner, me dis mais c'est quoi ce disque, me dis aussi que Saez aurait donc une soeur !!, et voilà pourquoi cette chanson est là...harcelé par deux filles en disque, c'est toujours ça de pris !




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