Pages

samedi 30 novembre 2013

DVD curiosités: Alain Gomis

J'ai à peine entendu parler de ce jeune réalisateur français cette année quand est sorti dans une grande confidentialité son troisième film (ah bon ??), Aujourd'hui, avec le génial rappeur (enfin, pas que...) Saul Williams, j'ai pas pu le voir, je me rattrape sur son oeuvre en DVD, et j'ai pas regretté.




Ca commence il y a une dizaine d'années (ah bon ??) avec L'Afrance (2001): bon, je l'avoue, a priori le cinéma à tendance sociale, j'ai rien contre, mais le plus souvent c'est pas du cinéma mais du discours social bien préparé (donc mal) qui procure une impression de surplace. C'est donc légèrement sceptique que je me lance, et me retrouve plongé dans le milieu étudiant (fin d'étude), qui brasse donc origines, préoccupations, réflexions et liens amoureux ou amicaux. Premier constat, j'ai pas souvent vu ce milieu là représenté ainsi, deuxième constat quand arrive assez vite la question des papiers, quelle intelligence...c'est qu'effectivement le film ne va être que ça: de la pure intelligence, ne reculant devant aucune question autour de l'identité (et pas du social), de l'histoire, mais le tout incarné par des vrais personnages, êtres de chair, de sentiments, d'interrogations, de rires, de doutes...et finalement c'est tout simplement un film, très beau, autour de la vie, telle qu'elle peut être éprouvée dans un lieu et temps donné, avec ses passés, ses héritages, ses déviations, dans un contexte (inter)national qu'il faut aussi gérer. Et pour moi, la première fois que la question de l'héritage de la colonisation était posée dans un film avec autant d'intelligence et sans que cela empêche une histoire humaine de se dérouler sous nos yeux.

Du coup, l'envol pris ensuite en 2008 avec Andalucia m'a fait encore plus regretter de n'avoir vu son dernier film. Déjà, Andalucia (titre qui ne se comprend que dans les dernières minutes - séquence magnifique) met au centre un acteur rare, Samir Guesmi, et même moi qui me fout des acteurs et actrices, pour qui ils n'existent pas dans un film, j'étais ravi. Mais en plus là, comparé au premier, on a un film suprêmement libre, assez déroutant au début: des scènes plutôt courtes, qu'il faut apprendre à lier, et qui peu à peu feront le portrait d'un être à part, ce Yacine qui a choisi de vivre dans une caravane, qui discute pendant des heures avec des gens connus ou rencontrés, qui traîne dans un cirque (je veux y aller aussi ! ), qui récupère des petits boulots en refusant de se fixer, qui finalement interroge par son comportement nos modes de vie. Donc on rit, on s'étonne, on écoute, beaucoup, on erre la nuit mais aussi le jour, et peu à peu on s'aperçoit qu'on a là un film de plus en plus poétique et intelligent, une sorte de liberté n'appartenant à aucun genre, et surtout un souffle peu commun dans le monde formaté de certains genres cinématographiques. Là, on touche du doigt des éclairs, des fulgurances, des étonnements, et ce n'est pas donc la scène finale qui arrêtera cela. Pour un réalisateur dont j'ignorais l'existence, on peut dire que la découverte fut au-delà de l'agréable, voilà une voix réellement à part dans le cinéma, français ou pas, une voix précieuse.

Tiens ?? Un disque de rock coréen ? J'essaie ! Ah ?? C'est enregistré en République tchèque ?? Ce serait tchèque ?? J'essaie quand même ! Ah mais c'est vachement bien : Kim Ki O, découvertes par hasard...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire