...entre la traversée de cavernes à la nage accompagné, les soirées pas prévues (avec herbe livrée à domicile c'est mieux que les pizza ou les sushi), où on découvre d'abord des mots, puis des mots bizarrement placés dans les phrases, et enfin Adamo !, les bières sur une terrasse qui en fait est un trottoir à parler frigo, les mots de loin (Ah ! C'est loin...), les croisements pour rien à la bibli (tiens, encore vous ??!!), et puis l'envie de Macédoine et me connaissant, attention danger !!!...
Et ce vieux Lou Reed qui s'en va: un souvenir qui me fait encore sourire: à l'époque (bénie) où on pouvait fumer dans les lieux publics et donc les concerts, lui avait mis une grande pancarte devant la salle où il jouait, précisant qu'il ne fallait pas fumer, à la demande de l'artiste. Soit...on était rentrés un peu bougonnant, on respecte, et au bout d'une heure de concert Lou Reed...s'allume une cigarette ! Honnêtement, et même encore aujourd'hui, j'adore !
Allez, le monsieur à la bibli il a dit Ah mais vous vous êtes jeté sur tous les manga que je viens d'acheter...ben ouais !
On commence avec une histoire en deux tomes, le très beau et très troublant Kasane de Gou Tanabe, qui est je crois l'adaptation d'un classique de la littérature de fantômes, un genre dont j'ignore tout et que j'ai vaguement croisé dans quelques films japonais qui m'avaient quelque peu échappé (Kaidan, certains Kyoshi Kurosawa...), mais ici traité dans un noir et blanc somptueux, très cinématographique justement. Un jeune homme, dans la campagne japonaise, découvre par hasard une professeur de musique et va en tomber amoureux, mais c'est sans compter sur certaines malédictions, tant fantastiques qu'humaines (jalousie...). Dès lors les étapes du récit s'emboitent et vont finir par former un tout fascinant, une ambiance unique, crépusculaire, angoissante, oppressante. Le monsieur de la bibli hurlait partout d'admiration pour cette BD, je n'irai pas jusque là (et pourtant je sais aussi hurler d'admiration) mais je reconnais avec joie que dans un genre qui, en BD, ne m'a jamais beaucoup convaincu, on tient là une perle rare.
C'est pas un manga mais un cousin coréen manhwa qui stupeur avait échappé à ma vigilance (toute BD coréenne existant et à ma portée se doit d'être lue), le recueil de nouvelles Mijeong de Byun Jun-Byung s'avère aussi réussi que trop classique encore, j'ai lu les autres BD de l'auteur il y a quelques années et je crois me souvenir que ça se bonifie sans cesse. Donc là, ce sont des histoires tragiques et romantiques - et pourtant non dénuées d'humour - de l'adolescence ou de la jeunesse, le plus souvent contemporaines, valant bien plus pour leurs graphismes variés et souvent étonnants, que pour leur scénario somme toutes classique (ce n'est pas un défaut, c'est un manque d'excitation). Ca m'a beaucoup fait penser à du Kiriko Nananan refait par un homme, et honnêtement, pour moi, c'est un très beau compliment.
Mabui - l'âme d'Okinawa de Susumu Higa poursuit l'oeuvre à part de ce monsieur qui concentre ses manga sur l'île d'Okinawa. J'avais déjà été ébloui par ses récits autour de la guerre (Soldats de sable je crois), là c'est le quotidien dans les terres où l'armée américaine s'était installée qui est au coeur des nouvelles, à travers des situations simples (et donc complexes par l'Histoire), des personnages souvent âgés (et leur descendance) des détails récurrents (le bruit infernal des avions), donc une sorte d'auscultation de l'humanité dans le quotidien, traversé par la tradition du coin qui est la prière, récurrente dans le recueil. Un contexte et une manière de le traiter assez inconnu de moi dans le manga, un livre atypique et qui par cela, et surtout par l'attention portée à chacune et chacun, devient extrêmement touchant et subtil.
Autre recueil, pour le moins étonnant: Poissons en eau trouble de Susumu Katsumata est clairement coupé en trois, et pour un des deux membres du bureau d'admiration des manga de Shigeru Mizuki (le deuxième est mon ptit gars), ce recueil est une vraie curiosité. Car certaines des nouvelles ici présentes datent des années 70 et mettent en scène des kappa et des yokaï, donc peuvent avoir influencé le maître ! Ces nouvelles ont le même ton de drôlerie que chez Mizuki, dans un dessin bien différent. Mais on trouve aussi dans ce recueil hétéroclite (c'est ici une qualité) des récits émouvants sur l'abandon (l'auteur est orphelin) d'une manière plus métaphorique qu'autobiographique), et bien plus surprenant encore, surtout qu'il datent des années 70, deux récits centrés autour des "gitans du nucléaire", ces ouvriers freelance sans qualification qui sillonnent le pays pour se faire embaucher dans les centrales. Et là finalement ce qui terrifie, outre la dimension politique certaine, c'est que chaque case fait penser au film (très raté) de Rebecca Zlotoswki, Grand central, dont j'ai brièvement parlé il y a peu: gloups...une BD des années 70 dénonçant une forme de travail révèle qu'en quarante ans ce type de travail dans les centrales n'a visiblement pas changé...hum...
On finit sur du plus anecdotique, PIL de Mari Yamazaki, l'auteur très connue pour sa série (sans quasi aucun intérêt comme aujourd'hui toutes les séries manga, et même toute série TV, nouvelle manufacture industrielle du pseudo-cinéma !) Therma romae, est une suite, plutôt qu'une somme, de confrontations cocasses entre une ado, la société, ses idées punk (simplifiées) et son grand-père. Ca se lit comme ça s'oublie, c'est amusant mais très répétitif, ça a juste confirmé mon sentiment depuis un an face au principe de la série: qu'il reste loin de moi, merci !
Alice in neverland est un groupe français (je sais rien de plus), leur disque est chez moi j'ignore absolument comment et pourquoi, mais j'avoue avoir été tout à fait séduit par l'ambiance entre féérie et inquiétante étrangeté, voilà un album aussi intéressant que prometteur, évidemment mes morceaux préférés je les trouve pas en clip, alors on y va un peu déçu pour l'officiel...
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