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mardi 2 juillet 2013

J'ai lu quelques BD en cet été commençant...

Mais !!?? Rien ne se produirait-il pas, soudainement !!??

On commence avec une monumentale BD-coup de poing politique, voire géopolitique, eh ouais ! Saison brune de Philippe Squarzoni est une passionnante "enquête" sur l'état écologique du monde observé à la loupe des politiques gouvernementales et économiques mondiales. Dit comme ça, je sais pas quel effet ça fait, mais lu comme ça, ça renverse la tête et les neurones dans tous les sens, c'est brillant, puissant, ça fait 500 pages, ça fait ultra-peur et ultra-réfléchir, bref c'est la lecture indispensable de la semaine, et une preuve de plus, si besoin était, de la vitalité toujours renouvelée du monde de la BD. En prime, une dimension "autobiographie" discrète mais qui humanise le projet: coup de coeur, et hop !



Tant qu'on est dans le pas drôle, Crimes de papier de Johanna Sebrien et Jean-Baptiste D.est une BD (chez Actes Sud, donc bien) autour de l'affaire Papon, qui échappe à tous les pièges de ce type d'ouvrage, pas démonstrative, pas réductrice, pas simplificatrice, arrivant à retracer les complexités historiques et administratives d'une affaire s'étendant sur plusieurs décennies: un pari réussi.







Un peu de légèreté avec encore une fois un triomphe de notre chouchou à l'appart, Shigeru Mizuki, avec sa série de trois volumes Mon copain le Kappa. Donc mon ptit gars et moi on est le club des fans, mais bien Amandine est membre d'honneur sans hésitation, et c'est avec sourires que j'ai dévoré ça, toujours cet univers à nul autre pareil, entre enfance délirante, aventures kitchissimes, pétage de plomb total (la nage...), et mythologie ancienne japonaise. C'est drôle, léger, parfois émouvant, c'est bien, c'est Mizuki, un auteur de mangas à nul autre semblable.




Autre manga totalement délirant, les Strips fous et absurdes de Poguri, d'Isami Nakawaga. Un tout petit livre tout mignons, plein de drôleries, d'idées touchantes et amusantes, de dessins complètement frappés, une sorte de Peanuts comme c'est dit, mais avec extraterrestres et humour décalé. Ca se lit en 15 minutes mais c'est bourré d'inventivité. Ca fait un chouette cadeau à offrir. Très frais. 






Délire d'un autre genre, Rewind du canadien Philippe Girard se lit aussi très vite et s'amuse d'une situation: un homme est tué dans la rue, mais cherche autour de lui quelqu'un pouvant l'aider. Se trompant toujours sur l'apparence du "sauveur", il va revivre cinq fois la situation, que nous finirons enfin par comprendre réellement à la toute fin. Amusant.







Leçon de choses de Grégory Mardon est une toute jolie évocation de l'enfance, assez classique dans sa forme, mais assez juste et réaliste pour captiver. l'atmosphère est celle des années 70 finissantes, 80 débutant, donc proche de nous, mais moi ça m'endort les gens de mon âge qui veulent retrouver le parfum de ce temps autre. Par contre, les relations humaines sont bien cernées, créent comme des apprentissages et évitent le pénible recours à la "nostalgie". Je l'ai faite lire à mon ptit gars, et il a dévoré: donc, c'est bien.






Caravane de Jorge Zentner et Bernard Olivié est une BD-poème, une divagation très écrite et richement dessinée autour d'une caravane dans le désert: pas d'histoire, juste des regards, des atmosphères, des façons de dire et montrer qui construisent un bel objet, assurément.








Petite terrienne d'Aisha Franz est une petite BD allemande autour de la pré-adolescence, avec grande soeur qui sort (dehors et avec n'importe qui), mère un peu paumée, père pas là, et solitude compensée par un...extra-terrestre, métaphore de l'ami imaginaire (ah ah Zucco pas de commentaire !!!!!). Pas si misérabiliste que ça le laisse penser, dessinée comme au crayon à papier avec tout plein  tout plein de cases, ça se lit tout seul et une fois de plus ça arrive à recréer une vraie atmosphère d'un âge, d'une période, pas d'une époque. Auteure à suivre.




Excellente surprise avec Kililana song de Benjamin Flao, une BD aux dessins à l'aquarelle magnifiques, se déroulant dans certains coins de l'Afrique assez indéterminés (l'auteur les situe à si grande échelle que là n'est pas l'important), autour de quelques personnages et figures assez emblématiques. là encore, c'est une création d'atmosphère qui emporte l'adhésion, loin des clichés souvent de mises avec le continent africain si fréquemment mal traité ou traité de haut. Il y aura une deuxième partie, mais on tient là une BD vraiment réussie sur une thématique qui l'est rarement. Et vraiment très belle.




Même impression pour A l'ombre de la gloire, de Denis Lapierre et Aude Samama,  l'histoire vraie de deux inconnus pour moi, un boxeur tunisien et une actrice, dans les années 1930-1945, entre leurs pays, la guerre, les triomphes et l'horreur de l'Histoire qui les rattrape et les lamine. Très belle à nouveau avec ses images-peintures, cette biographie libre sur laquelle je n'aurais pas parié grand chose fut une lecture ininterrompue.






On finira sur un manga d'horreur, un de temps en temps ça va, avec l'auteur de Spirale, cette folie furieuse: Junji Ito. Ici c'est le cirque des horreurs, six histoires inégales mais quand même pas mal (les quatre premières), n'hésitant devant rien, mais surtout proches des films d'horreurs que je considère comme quasiment seuls valables: ceux des années 50-70. Donc on sourit, on est assailli d'horreurs, mais il y a aussi de quoi s'interroger sur l'humain, et donc ça vaut le coup. 






Il est des chanteurs qui sortent toujours des albums sans que je m'en aperçoive - il en a fait combien lui ???!!!- mais chaque fois que j'en trouve un que j'ai pas, comme ce A turn in dream songs, je n'hésite jamais. Jeffrey Lewis, moi je l'aime, et il y a toujours chez lui quelques chansons douces et tendres qui m'enlacent et me caressent. Qui me plaisent comme ça. Qui me rappellent que lui je dois jamais trop l'oublier...



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