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vendredi 23 novembre 2012

"...sauf toutes !!"

Alors j'ai mangé des huitres et bu plein d'alcools chez Agnès la reine de presque tout ("alors les mecs, une petite bière ??!!"), ai surveillé la porte pendant qu'elle arborait son couteau de bouchère, fumé des joints avec mon Seb puis sans mon Seb, écrit à mon Boris qui lose de plus en plus !!, attendu Morgane qui a préféré boire et boire et boire encore plutôt que venir fumer ( ya plus rien, bien fait pour toi !!), passé une semaine délicieuse avec mon ptit gars - on parle, on parle, et puis on a marché dans les rues, ce ptit voyou est allé seul voir enfin la jolie fleur qui veut plus me voir, on a fini de lire ensemble l'incroyable Timing de Kang Full et relire ça en sa compagnie c'est comme tout redécouvrir, revivre, j'ai trouvé nécessaire de crier toute mon admiration à la formidablement jolie dame de la radio, et Cyril n'en a rien manqué ! et puis c'est tout, mais c'est pas rien !



La bonne petite surprise de la semaine dernière, c'est ce concert de Dillon que j'avais donc gagné sans même savoir qui c'était ni même que j'avais joué. Ya quand même un peu de monde au I-boat, et si j'y suis allé un peu à reculons, et ai écouté poliment une Call me Kat en première partie pas très convaincante, je me suis dit que j'écouterai un peu Dillon avant de partir mais non, bonne pioche. une ambiance sombre toute calculée, on verra jamais le visage de la demoiselle, ça j'adore, une chanson qui doit faire la musique d'une pub vu que le public a approuvé le second titre (à bas la pub, définitivement), et donc un concert glacé mais très prenant, électro, dark mais où la voix cristalline de la jeune cachée fait merveille. Parfois ça s'emballe, parfois c'est tout fragile, et au final, eh bien je suis pas loin d'être amoureux de la mystérieuse incognita. Je me précipite sur les T-shirt à la fin, 25 euros ??!! bon ben non !!


Un passage au ciné, pour retrouver les Frères Taviani et je l'avoue, je pensais qu'ils étaient morts depuis quelques temps...mais non, à plus de 80 ans ils récupèrent un prix à Berlin, et livrent un film étrange, aride certes, ardu obligatoirement, mais original et resserré: César doit mourir, ou la mise en scène d'une pièce de Shakespeare par une troupe de prisonniers d'un secteur à haut risque d'une prison. On assiste donc au casting, répétitions puis pièce, fragmentée, sans jamais vraiment savoir où est le jeu, où est la vie, où est la pièce.  C'est donc souvent troublant, la ligne de partage entre leur vie supposée (passée) et celle des personnages de la pièce étant particulièrement mince. Pas le film de l'année, certes, mais une oeuvre vraiment à part, de la part de deux frères dont je n'aurais jamais imaginé allé voir un film en salle. Eternité inattendue.



Plus radical encore mais aux antipodes, le Saudade de Katsuya Tomita signe le retour inattendu d'un certain cinéma japonais qui me rappelle étrangement mes 25 ans: un film de près de 3 heures, tourné loin de Tokyo, dans une ville un peu perdue, suivant le quotidien d'ouvriers et les soirées hip-hop du coin, à grands coups de scènes réalistes comme prises sur le vif, construisant peu à peu une mosaïque débordant de souffles de vie: ah ben zut, yavait longtemps qu'un film asiatique - autant dire le cinéma du monde le plus intense - n'avait pas été aussi proche des gens et du pouls de la vie quotidienne. Avec en "prime" un tableau assez effrayant d'un racisme "ordinaire" tourné vers les émigrés brésiliens (j'avoue, je savais pas). Ca m'a rapellé cette lointaine époque où des films japonais surgissaient constamment sur nos écrans, qui se souvient de Okaeri par exemple ??!, je les voyais tous, d'un autre côté il n'y avait là nulle nostalgie mais bien un héritage. pas un regard en arrière, mais un bloc de cinéma tourné vers le présent, et donc lorgnant vers les demains. Asie, mon amour.

Quelques BD lues chez le Zucco pour finir. Je pleure toujours ma bibliothèque bordelaise fermée jusqu'à visiblement minimum mars (ah mais nooooon !) mais j'ai quand même pu lire l'excellent Hitler du décidément indispensable Shigeru Mizuki: après l'inoubliable Nonomba, l'effrayant Opération mort, voilà la biographie assez étonnante, aussi juste (quoique très incomplète) sauce manga du dictateur. On suit sa vie, tout est certifié conforme par l'historien Zucco (Boris ne lisant pas il n'a pas donné son avis ha ha ha !!) et c'est finalement une façon fort pertinente de "découvrir" cette époque et cette mégalomanie délirante. Avec en plus le style unique de Mizuki, qui bizarrement colle bien avec les situations follement effrayante du récit. 

J'ai jamais été un grand fan de Chabouté, toujours trop classique pour laisser affleurer de réelles émotions. Sa dernière oeuvre, Un peu de bois et d'acier,  est certes à part, car muette, l'histoire d'un banc et de ce qui se passe autour. Ca se lit tout seul, par petites touches c'est toute une vie qui se crée autour de ce banc, mais ça a aussi les limites habituelles du monsieur: c'est bien vu, attachant, mais voilà: rien de plus. Agréable, mais anecdotique.






Manu Larcenet poursuit son cycle Blast en partant dans toutes les directions. L'oeuvre est toujours aussi étonnante, mystérieuse, mais je sais pas lire des séries en cours, encore moins en parler. Les surprises thématiques et graphiques ne sont évidemment plus aussi présentes, mais soyons justes: il faudra attendre le cycle complet pour mesurer ce qui s'est joué là.







On finira sur un très sympa polar, enfin thriller plutôt je crois, chez les souvent excellents Sonatine (traduction: pris au hasard mais la collection assure souvent - et j'aime bien les collections). Bonne pioche là, avec le Blue Jay way de Fabrice colin, un habile mélange de Bret Easton Ellis (lieux, personnages) mâtiné d'un frenchy bon enfant plongé au milieu d'un Los Angeles richissime et décadent, un mystère à la sauce des serial killer introuvables type Ellory, et une construction habile avec des retours en arrière sur des événements n'ayant rien à voir avec l'histoire...jusqu'à ce qu'on comprenne. Ca se lit tout seul, ça inquiète, ça intrigue, et ça confirme que chez Sonatine, ya très souvent d'excellents polars, et celui-ci a été lu avec délectation. Et ça fait du bien !

Je dors debout en fin de semaine, alors autant planer debout avec l'électro IDM démesurément douce du génial polonais Pleq...beaux rêves, belles réalités...




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