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samedi 12 janvier 2013

"Mais c'est une brique votre coeur. Oui, mais il ne bat que pour vous"

Et après une soirée de vrais délires hier soir,partie de rien, passant vite fait sur la lune, y restant boire, y rencontrant le frère de Frédérique dont j'entends parler depuis plus de 20 ans, y parlant avec plein de gens, finissant avec Dame Agnès l'indestructible, et tombant à 2h du matin sur Morgane rentrant de sa soirée pour finalement "L'heure du thé" bien tardive: des vendredi soir comme ça, j'en redemande.



Alors dans la somnolence du samedi, je tombe sur une BD incroyable, moi qui en lis si peu désormais que la bibli est toujours en travaux: eh bien tous à genoux devant le sidérant "Oui mais il ne bat que pour vous" d'Isabelle Pralong, une pure BD de fille (pour vous les filles !), de sentiments (pour vous les humains !), de couple (pour toi Boris !!), d'inventions graphiques (pour toi mon Zucco inventeur de situations à venir géniales !), de recherche de soi (pour toi Seb, faut trouver un singe !), c''est chez l'Association (pour toi mon Fréon qui m'a si gentiment appelé hier !), et c'est ce que j'ai lu de plus novateur en BD depuis bien longtemps. Une BD qui est à la fois chronique d'un couple, de deux soeurs, d'une famille, d'une fille et de ses questionnements, mais aussi contenant des échappées oniriques et intrigantes dans la psyché féminine, une mine de métaphores pleine d'énigmes et de découvertes, un récit sur la filiation et la transmission, un bréviaire de la perte, et surtout, presque toujours, une oscillation rare entre sérieux, drôlerie et poésie. Tout ça en un volume ?? Mais oui, et encore j'ai pas parlé de tout !  Bref: un livre hors-catégorie, déjà au plus haut de cette année qui débute seulement.

"-Tu me reconnais ?
- Je suis si heureux de te voir ! J'ai tout de suite su que c'était toi, ton pas, ton souffle, ils n'ont pas changé.
- Je suis plus vieille que toi maintenant.
- Viens t'asseoir tout près. Qu'on se réapprivoise après toutes ces années. 
- Tu me donnes la main ? La paume de mes mains mon dos mes genoux se souviennent encore mieux de toi que ma mémoire. A force de me porter dans tes bras pour me montrer, me consoler, me faire danser, faire la bagarre, me faire grandir. Tu vois, là, sous mes bras, j'ai tes épaules en creux. Comme plein de petits moulages. Des petits vides. Plein de manques. J'ai grandi tout autour, tes empreintes sont restées. Indemnes. Dernièrement j'ai croisé quelqu'un dont la voix s'est coulée exactement dans la trace de la tienne. C'était pas la voix pour les trucs de tous les jours, c'était l'autre, la silencieuse, celle de tout derrière, la toute nue. Celle de quand tu chantais au piano. C'était si doux. Je ne sais pas si je vais arriver à repartir.
- Mais si tu vas y aller. Quand tu étais ma petite soeur tes pieds ne touchaient pas terre. Décolle tes pieds."

Et on s'achève bouche béé devant la fée folk Orion Rigel Dommisee...  


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