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dimanche 27 janvier 2013

Hier les chiens

Pfiou jsuis allé au cinéma mais j'en parlerai pas là, fait une soirée avec Seb pile le soir avant de me lever bien trop tôt, ai bien ri au téléphone avec Pascal, ai bien aimé que Madame Myriam elle me dise qu'elle est allée faire un tour au cabaret des nues (bienvenue !!), ai bien écrit des SMS avec Cyril (qui à Paris est un peu mon manager !) qui m'envoie en photo les livres que je vais lire (!!), Morgane ressurgit juste au moment ultime et va me faire travailler un dimanche (hé ho !), j'ai parlé à une jolie inconnue dans la rue qui a suivi direct mes conseils cinéma (la prochaine fois, je propose de m'épouser si ça marche si bien !), et en prime hier matin j'ai regardé le soleil se lever tout en fumant un joint, et ça mine de rien c'est classe pour commencer un week-end !!



Trop de livres à évoquer, je vais pas parler de tout aujourd'hui. On commence avec une nouvelle déflagration japonaise (et vu ce qu'il y a sur mes étagères c'est pas parti pour s'arrêter), l'incroyable Alors Belka tu n'aboies plus ? d'Hideo Fukurawa . Bon déjà le titre m'a valu une avalanche de SMS géniaux de Zucco au boulot (8 dès le lundi matin si je me souviens bien), mais surtout ce "roman" ébouriffant revisite l'histoire mondiale de 1940 à aujourd'hui à travers l'existence, le regard et l'utilisation des...chiens !! Oui oui, avec arbre généalogique au début, et plusieurs Wooof parsemant le texte !! Un peu sceptique au début, mais très vite emporté au bout de dix pages (début génial sur une île comme perdue), on se laisse sidérer par l'ampleur donné à un thème si ténu en apparence, avec en prime une construction habile, double, alternant passé et présent, les deux allant jusqu'à s'entrecroiser. Et donc on revisite la Seconde guerre mondiale, le Vietnam, la guerre froide, la conquête spatiale, la guerre en Afghanistan, la chute du communisme, et j'en passe, d'abord avec une écriture souvent drôle et fulgurante qui pour autant n'élude rien (de la géopolitique rigolote, fallait le faire !), et surtout vu sous l'angle du rôle des chiens dans tout ça. Le pire / le mieux: impossible de savoir (mis à part l'épisode Laïka) si tout cela est vrai ou pas...et ça a l'air tellement vrai !! L'auteur se dit influencé par Murakami le grand, et signe là un exemple absolu de coup de maître: il ne copie en rien son modèle, il poursuit dans un tout autre ailleurs les possibles offerts. Roman totalement à part, impressionnant !


On reste au Japon mais avec un auteur écossais qui va probablement revenir souvent dans ces pages: Kenneth White, grand voyageur qui a construit apparemment une oeuvre tout entière tournée vers la dissolution des frontières et une géopoésie d'ouverture vers l'autre. Bref, un vrai voyageur, qui dans Les cygnes sauvages "raconte", plutôt évoque ou poétise l'un de ses voyages au Japon. Des rencontres, des traversées de lieux éblouissants, des Haïkus, des évocations de poètes dont j'ignorais tout (mazette quelle culture !), et une forme de quête constante: être là-bas, vraiment: comme une fusion avec ce lointain. Un livre qui lui aussi efface toute frontière de genres, pour une découverte majeure: je crois bien que je vais continuer à parcourir les mondes avec ce monsieurs, moi !



J'ai déjà évoqué il y a peu Akira Yoshimura, c'est peu dire que ma première impression est confirmée voire décuplée par la lecture du Convoi de l'eau, un récit d'une étrange beauté, celui d'une expédition d'ouvriers envoyée au fin fonds d'une vallée du Japon, qui y "rencontre" (de loin) un hameau ne figurant sur aucune carte. Or c'est pour des travaux que ces ouvriers sont là. Et le tout est vu et raconté par un narrateur très mystérieux, un homme sorti de prison, ayant tué sa femme, ne voyant plus ses enfants, et cette expédition devient l'occasion de confronter ce passé trouble à ce présent et ce futur tout aussi troubles. Personnage opaque mais follement humain, paysages insensés, regard sur la modernité, ce court récit impossible à lâcher est à nouveau la preuve que ce Yoshimura est l'un des écrivains japonais les plus troubles, et troublants, qu'il me soit donné de lire: j'en veux d'autres !! (cool: yen a d'autres)



On finira en Corée du Sud une fois de plus - et on va y revenir très vite - avec un recueil de nouvelles qui tombe à pic: Séoul, vite, vite, ou 8 auteurs contemporains (dont beaucoup de femmes) qui offrent une nouvelle, et c'est clair, mis à part une qui m'a vite lassé, la qualité et la diversité sont au rendez-vous: histoires drôles, farfelues, touchantes voire bouleversantes, c'est une fois encore l'occasion de se dire qu'après le cinéma, puis la BD, la Corée est bien une terra incognita qui se révèle terre promise. On ressort de ce recueil comme je ressortais des innombrables films coréens que je voyais inlassablement il y a trois ans environ: avec l'impression enivrante que rien ne s'arrête jamais, que rien ne se répète non plus: que les devants sont toujours des sourires.

C'est dimanche, alors pop douce qui parfois s'envole tout là-haut avec des cordes célestes: cool ! David Bartholomé...


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