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mercredi 19 juin 2013

Signe des temps ou temps des signes ?

Il y a quasiment exactement un an, j'entrais mécaniquement dans un lieu anodin où beaucoup de gens entrent mécaniquement. Mais la fille qui accueille ces gens, qui pour elle ne sont que des gens, je décidais qu'il fallait que je la connaisse, et qu'elle me connaisse. Aussi imprévisible que ce soit pour quelqu'un comme moi, deux mois après, cette fille se trouvait chez moi, dans mon légendaire canapé, à dix centimètres de moi. Alors que pour elle je n'aurais jamais dû exister. Ces dix centimètres resteront notre seule distance infranchissable. Mais la distance qu'on aura franchi ensemble aura été une de mes plus jolies odyssées, un infiniment grand à mon échelle (je sais pas trop vivre) qui se sera réduit à un infiniment petit. Mais pour moi: deux infinis vécus pleinement, à jamais inoubliés, qui m'auront changé, et donc construit.
La seule chose que je fuis dans ma vie, c'est la répétition. Surtout avec les filles que j'ai aimées. Une histoire est finie ? Il faut que la suivante soit en tous points dissymétrique, éloignée autant que possible de la précédente. Je ne recherche rien d'autre que l'intensité, mais dissemblable. Aucun idéal de fille, aucune envie de retrouver ce que j'ai vécu, perdu diraient certains, gagné dis-je. Retrouver, pour moi, c'est perdre.
Or cet après-midi, un an après donc, j'entre mécaniquement dans un lieu bien différent de celui évoqué, mais du même genre, disons. Et là, la foudre. Une fille qui fait s'écarquiller les yeux, et surtout une discussion qui dans l'esprit, et dans les rires ininterrompus, rappellent étrangement l'écho bienveillant de la fois précédente. Même configuration mais fille autre, et pourtant aussi stupéfiante. Et la date qui résonne bizarrement.
Et alors un doute: et s'il fallait tenter une odyssée du même genre ? ou pas ?
Je n'en sais rien. Et c'est ça qui me plaît. Qui me murmure que j'existe.





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