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mardi 19 février 2013

"J'attendrai au large"

L'heure des voyages sonne à nouveau ! Bon comme il faut travailler encore un peu, c'est mon ptit gars qui prend le large en partant une semaine dans les montagnes enneigées, et dans trois semaines je m'envole avec lui à Lisbonne pour notre voyage annuel: moi je dis youpi. Et je dis youpi encore parce que dans une dizaine de jours débarque à Bordeaux, pour la première fois oui oui, le Sieur Boris, mon Loser préféré, et je sens qu'on va pas s'embêter !! Pour couronner le tout, j'ai pris des billets pour cet été, je vais en Bulgarie, yes !!

Spécial livres en revue express, peu de temps, trop peu de temps...

Mon écrivain bosniaque adoré, Velibor Colic, est de retour avec un excellent Sarajevo-omnibus. Une variation qui comme toujours se lit toute seule, car le monsieur écrit avec élégance et humour, autour de l'histoire de Sarajevo, principalement centrée sur l'assassinat de l'Archiduc en 1914, point de départ du XXème siècle. Entre l'évocation des assassins, des tués, de l'écrivain Ivo Andric, d'un religieux qui s'est aussi pris une balle, puis de manuscrit et de bibliothèques, c'est toute une histoire de l'Europe et de l'Europe de l'est qui surgit en 130 pages. Une nouvelle fois avec lui, impeccable.



Histoire encore, mais allemande, avec le polar Flétrissure de Nele Neuhaus, qui met en scène des crimes bien étranges, ceux de nonagénaires apparemment respectables: hum hum oui mais quand on commence à fouiller les passés, il y a des découvertes inattendues et l'époque nazie ressurgit. Bien construit (le premier chapitre est un puzzle faut s'accrocher un peu, ya du monde qui surgit), bien prenant, un ou deux petits excès (les polars en font parfois un peu trop), mais au final une lecture dont il est difficile de s'arracher.




Histoire toujours, mais intime: Origine de Diana Abu-Jaber est un étrange polar qui là ne joue pas sur l'haletant mais sur la vaporisation: l'action n'est pas trépidante, elle est progressive: là, ce ne sont pas des vieillards mais des nourrissons qui meurent, apparemment naturellement. Et puis peut-être pas. centré autour d'un personnage féminin spécialiste des empreintes, mais au passé trouble, le polar se double d'une quête identitaire plutôt originale. C'est chez mes chouchous Sonatine, et c'est bien parce que ça change de leurs livraisons habituelles.




Raconte-moi une histoire courte, première partie. C'est chez un éditeur bordelais (mais j'avais pas fait gaffe) qu'on trouve les Contes liquides du portugais Jaime Montestrela. Ou des textes très brefs, une quinzaine de lignes la plupart du temps, très drôles, toniques, bizarres, paradoxaux. Ca se lit évidemment en un rien de temps et c'est un plaisir constant.

Dans la même veine, l'argentin (que même Cyril il connait pas alors que Cyril est américain du sud dans l'âme comme personne) Eduardo Berti offre un petit régal qui n'a pas oublié ses Borges avec La vie impossible, là encore des nouvelles d'une page maximum, pétries d'inventions, de mystères et de bizarreries. J'avais clamé mon admiration pour les nouvelles de Bernard Quiriny, là ça y fait beaucoup penser, mais en version express: trop fort !








Allez zou en Slovénie avec le recueil de Drago Jancar intitulé Les éthiopiques: cinq nouvelles assez fascinantes qui là encore tournent autour de l'histoire du pays, mais vue en angles mort pince-sans-rire: on sourit un peu mal à l'aise, mais surtout on se dit qu'il est temps d'inscrire ce pays dans les lectures à venir. Pas fini avec ce monsieur !

Faudrait que j'aille plus souvent lire la collection Le dilettante: car Hôtel de la solitude de René Laporte m'a emballé: un court roman  situé pendant l'Occupation, un homme débarque dans un Hôtel anciennement de luxe de la campagne niçoise, et y vit une sorte de temps suspendu. C'est beau, fin, étrange comme les villégiatures, poétique comme les impressions de ne pas être tout à fait à sa place, ni dans le temps qu'il faut. Petit bijou.






On finit au Japon avec deux récits, Le jour de la gratitude au travail  d'Akiko Itoyama. C'est le second surtout qui m'a touché: une fille se souvient d'un collègue de travail au physique disons très imposant, leur complicité, l'étrange attitude qu'il avait, son mariage inattendu, puis la suite de sa vie lorsqu'ils ne travaillaient plus ensemble. Entre élégie souriante et fantastique doux, une histoire des plus attachantes.






Allez, un concert de Motorama jeudi, ça c'est cool, et l'électro rêveuse de Nosaj thing pour finir, avec la divine Kazu Makino de Blonde Redhead, aaaaahhhhh...



 

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