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samedi 9 février 2013

Au ciné le grippé

Découverte: Je n'avais en fait jamais eu la grippe. Découverte: la grippe ça assomme total. Interrogation: ça s'arrête un jour la grippe ?

Allez, rien de tel qu'un grand film biélorusse et géorgien quand la tête explose de partout ! C'est parti pour Dans la brume, de Sergei Loznitsa, un film coup de poing ultra-maîtrisé et ultra-remuant, parfait en cette période. Des longs plans fixes à se damner, une histoire terrifiante, un peu construite comme un puzzle, autour de l'occupation nazie en Biélorussie en 1942, pour une sorte de tragédie à trois hommes: deux reviennent en chercher un pour le tuer, puisqu'il a été épargné par les nazis qui en ont pendu dans leur village (première séquence étouffante). Visages durs, lieux perdus dans la forêt et la brume, paroles au cordeau, tension constante: ça rigole pas, mais ça frémit de partout. Et puis l'exécution ne se déroule pas, et puis autre chose se passe, et puis des retours en arrière vont éclairer le présent, mais l'éclairer à la manière des grands: pas pour tout clarifier, non, pour tout complexifier, et en avant le puits sans fonds de la culpabilité, du pardon, du rachat, de la mémoire, de l'humanité en fait. Et jusqu'aux dernières images, on sera dans les arcanes de l'Histoire et de l'intime, du choix et des impossibles. Bilan: un film d'une ampleur foudroyante, pas facile, mais qui a la beauté des grandeurs abyssales. Waouh...



A mille lieues de cela, le film argentin (Ah ! si c'est argentin souvent j'y vais) El estudiante de Santiago Mitre est un objet assez hors-normes pour moi: un film centré sur l'engagement politique, dans le milieu étudiant de Buenos Aires, mais sans les grands discours lénifiant qu'aurait apporté un cinéaste américain: non là, la politique est filmé au plus près des corps, comme un thriller, et c'est l'intérêt central du film: filmer des idées qui s'immiscent. j'avoue, j'avais jamais vu un film politique comme ça. Il y a quelques petits ratés selon moi dans le scénario, mais c'est une mine à questions qui s'ouvre, ne serait-ce que par l'opacité des personnages masculins. Mais faut bien ouvrir des yeux brillants comme rarement: l'actrice qui joue la prof de fac engagée, Romina Paula elle s'appelle, et c'est clair: elle est un appel à l'engagement politique. Immédiat.



Légèreté pour finir, Gimme the loot d'Adam Leon, petit film indé brooklinien, est bourré de charme: deux copains, un garçon et une fille qui dialoguent à n'en plus pouvoir, ont besoin d'argent pour un projet un peu délirant, et évidemment tout va plutôt foirer. Je m'attendais à un film hip-hop, et pas du tout, c'est plutôt pop car l'intérêt réel de l'histoire, c'est la relation de ces deux personnages, cette amitié-amour qui ne sait ce qu'elle est. Une sensibilité attendrissante, au milieu de plein d'éclats de rire, pour un film donc pop sautillante, et c'est exactement l'humeur que j'ai ces temps-ci. Vite oublié, mais euphorisant sur le moment: de la pop, donc !

Au repos, encore...Il est excellent ce Mount Eerie...


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