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mardi 30 octobre 2012

Happy birds

   
Cela s'appellerait un retour ?! Alors on débutera par un souvenir, assez proche: le titre de l'article, ce n'est pas que par rapport au film, c'est pour (me) rappeler qu'il y a donc dans le monde une fille capable de me faire jouer à Angry Birds. Certes il a fallu aller un peu loin pour le savoir, mais à elle seule elle en valait la peine - non, à elle seule elle en valait la joie ! Donc grâce à ce jeu, j'aurais connu ma passante, mais mieux que celle de Baudelaire: la mienne elle est restée 2h30 à mes côtés, m'a fait découvrir un joli petit morceau d'inoubliable ("Tell me a story ! - Which one ??!! - This one !- et là je me suis évanoui - mais ya que moi qui ai le souvenir du geste hé hé...), et m'a appris que dans un tel bus, on pouvait pas faire l'amour, alors on a juste fait de l'amour.
   
                                          
                                                       
Un dimanche glacial au cinéma en compagnie de mon ptit gars et de son grand copain, pour un regard bien intrigué et plutôt méfiant sur Le jour des corneilles, de Jean-Christophe Dessaint. Je sais pas d'où ça sort, je crains le trop pour enfant, tout faux, c'est magique, magnifique et pour une fois ça se hisse, du point de vue de la richesse de regards pouvant être portés dessus, au niveau de ce que seule l'Asie sait faire. Ticket très gagnant.
Un petit garçon et son ogre de père vivent dans les bois, ont un langage bien à eux (certaines expressions sont savoureuses), chassent et vaquent. Pas loin, il y a ce que le père appelle l'Outremonde, où il est interdit d'aller sous peine de disparaître. le petit garçon côtoie parfois d'étranges animaux à corps humain, muets mais complices. Et un jour, le père se blesse gravement, les animaux montrent le chemin: là-bas, il faut désormais y aller. Et là-bas, c'est chez nous: un village, probablement entouré de la guerre, qui ne sera ici qu'effleurée et c'est tant mieux, cela aurait déstabilisé le film.
Car désormais, c'est un double-parcours qui nous est offert, celui de la découverte du monde, ses bassesses (les vieux et vieilles encore acharnés envers le passé qui se dévoile), ses humanités (le bon docteur), ses révélations foudroyantes (Manon, la délicieuse et géniale fille du docteur), ses remises en question (la vie de son père, son attitude), et ce passé étrange qui peu à peu prend sens. Ne reste que la question centrale: on va vivre comment, maintenant ?
D'une richesse phénoménale, tant graphique que par rapport aux multiples thèmes abordés (le deuil, l'amour, l'identité), ce dessin animé de très haut niveau se hausse à sa manière très différente au niveau du très beau et très troublant Ame et Yuki les enfants loups que l'on avait vu en début d'été. Deux films pour enfants et ex-enfants qui pose de manière brillante, cruelle et douce, la question de l'identité au coeur même de l'enfance. Waow ! Ca fait vraiment du bien de pouvoir partager ça, ces choses-là, avec mon bonhomme. les oiseaux peuvent continuer à sourire. Longtemps.

Il n'y en avait qu'une qui pouvait oser ça, et réussir...



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