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mardi 30 octobre 2012

Après l'été 2012

Cet été, quelques semaines, lorsque je marchais aux côtés d'une fleur ("Et on aurait que j'aurais rien dit, vu que je marche à côté d'elle...") c'était un peu ma petite révolution à moi. Et finalement j'ai pas eu la tête coupée. Cela m'a juste confirmé qu'au perdu, je préfère toujours l'inoubliable vécu.


 
La révolution ou la révolte, au coeur du nouveau film d'Olivier Assayas, vu en avant-première, en présence du réalisateur (Ah, te voilà donc enfin, toi !), de Clément Métayer et de Carole Combes, deux des jeunes acteurs (beuh...elle est pas là Lola Creton ??). 
Après Mai, c'est un mix réussi et étonnant entre L'eau Froide (même époque, mêmes noms des personnages), le beau livre autobiographique d'Assayas Une adolescence dans l'après-mai, et selon moi les traces lumineuses du cinéma de la compagne du monsieur, l'extraordinairement géniale Mia Hansen-Love. Un film autour d'un jeune révolté qui va devenir cinéaste (ah ouais ?!) dans ce début des années 70 ultra-politisé. Un film à tiroirs donc, brassant découverte de l'art, activisme post soixante-huitard, amitié, engagements, amours, fêtes, défaites, toute une époque rarement montrée, en tout cas jamais comme ça. Une reconstitution à des galaxies du film historique à la noix, une vérité de jeu sidérante, une atmosphère à part, des ellipses assez radicales, et ces étonnants passages dans une nature lumineuse, pour des moments parfois humainement assez sombres. 
Au final, un très bon film plein de subtilité, qui illustre une époque bien plus violente qu'on aime à la présenter, un quasi-documentaire irradié de fiction et de souvenirs, qui ne donne aucune leçon, mais enseigne à tout va. Précieux.



Documentaire justement avec celui de Yolande Zauberman, Would you have sex with an arab ? Le conflit israëlo-palestinien vu à travers l'intimité, la même question posée à des habitants plutôt jeunes, des deux bords (même trois), dans des fêtes ou leur quotidien. Et très vite c'est passionnant, ça amène un regard troublant sur les liens entre notre personnalité, notre histoire, et le monde. Les interviewés sont absolument passionnants, riches en diversité de point de vue, souvent bigrement sensibles ("je ne fais pas l'amour avec une identité"...), intelligents...et pourtant parfois perdus. C'est le tableau d'un monde à part, collision entre les purs sentiments, le désir et la politique. Une totale réussite, qui n'en finit plus de provoquer des interrogations. Et un générique bouleversant, puisque trois des plus incroyables personnalités croisées ici sont, déjà, mortes. Mine d'or.

Et moi je reste amoureux de Françoiz Breut, dont le nouvel album est as always, excellent. Ici, minimalisme, mais maximaliste en coup de foudre..à venir: un spécial romans bien copieux, et des concerts, parce que cette semaine en est truffée...




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